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Le 6 décembre 1998, Hugo Chávez Frías
était élu président de la République du Venezuela.
La presse française avait tranché : encore une victoire du
populisme
Ni Pinochet, ni Guevara : Chávez
Quand les partis politiques vont, tout va !
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Un an avant les élections, le COPEI est aux anges. Promue candidate
de ce parti, Irene Sáez, la très populaire (ex) Miss Univers,
se lance à l'assaut de la présidence. Au fil des meetings,
la reine de beauté doit s’exprimer. Elle entame alors une lente
descente dans les sondages et plafonne, à une semaine du scrutin...
à 3 % des intentions de vote. Solution : l'état-major démo-chrétien
renvoie Blanche-Neige dans son château trois jours avant les élections.
Côté Acción Democrática, pas de souci.
Faute de candidat valable, on envoie au casse-pipe Luis Afaro Ucero, secrétaire
général du parti et vieil apparatchik, histoire de perdre
honorablement face à Miss Univers et de conclure une alliance parlementaire
pour gouverner avec les démo-chrétiens. Mais papi ne fait
pas rêver : il culmine à 1,5 % d’intentions de vote. Et les
vieux, c'est connu, c’est hargneux et ça s'accroche à son
investiture. Qu'à cela ne tienne : dans la semaine qui précède
le scrutin, AD exclut ce candidat têtu. Sommet du ridicule, les deux
partis se rallient à la candidature d'Enrique Salas Römer.
En bon propriétaire terrien, ce dissident de la démocratie
chrétienne et seul vrai concurrent de Chávez avait fait sa
campagne à cheval, la tête ornée d'un chapeau. À
cette date, le tarjetón, sorte de grand bulletin de vote
où figurent les noms et les photos de tous les candidats, est déjà
imprimé. Pas grave. On s'arrange avec l'autorité électorale
et on explique : «si tu coches Miss Univers ou candidat exclu
de son parti, ça vaut pour monsieur sur cheval avec chapeau».
Chapeau marron et béret rouge
Aquilès
1 Voir VF nº 16. (retour) 2 Figure de la guérilla guévariste vénézuélienne, ayant déposé les armes en 1978. (retour) 3 Ils restent assez bien implantés localement et AD demeure le premier parti au Parlement. (retour) 4 Cartel électoral composé principalement du Movimiento V República (MVR) de Chávez, le MAS et le PPT. (retour) 5 Dont deux seulement pour le parti de Chávez. (retour) 6 Coup d'état institutionnel. (retour) |
Le programme de Chávez version Reader’s Digest
- Élection d'une Constituante et ratification du projet de Constitution par référendum. Quelques dispositions importantes : * Possibilité d'une réélection présidentielle (mandat de 5 ans) * Procédure de rappel des élus, y compris le président... * Refonte du système judiciaire (non détaillé pour l’instant) - Arrêt des concessions dans les secteurs pétrolier et minier - Hausse du salaire minimum. Actuellement de 100.000 bolivars, environ 1000 F (les Vénézuéliens se foutent de savoir combien ça fait en euros), il augmenterait de 50%, soit à 1500 F. - Réforme de la fiscalité La fraude et la corruption dans les douanes coûtent 3 % du PIB (350 milliards de francs). L'impôt sur le revenu, dont la tranche supérieure ne dépasse pas 14 %, fait l'objet d'une fraude généralisée. - Non-remboursement de la dette dans les termes actuels. Le service de la dette externe ponctionne actuellement 40 % du budget de l'État. Le Venezuela ayant souscrit un plan de réajustement structurel avec le FMI, une réunion bilatérale est prévue pour le mois de mars. |
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Les flics causent drogue en Birmanie, premier producteur
d'héroïne du monde.
Blanc-seing aux généraux
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Pourtant, de sérieux doutes planent sur la volonté de
Rangoon de stopper la culture de l'opium : depuis la reprise en main du
pouvoir par les militaires en 1988, sa production a considérablement
augmenté, atteignant 200 000 tonnes par an. Et le rôle des
membres des forces armées dans ce trafic est avéré
par de nombreux témoignages recueillis dans la région4.
De plus, la tenue de la conférence à Rangoon est un gage de respectabilité offert à un régime habitué à écraser dans le sang toute rébellion, et qui refuse toujours de reconnaître les résultats des élections de 1990. Un cadeau apprécié par les démocrates birmans. No comment
Mahadevi
1 Sur les milieux d'affaires français en Birmanie, lire Francis Christophe, Birmanie, la dictature du pavot, éd. Philippe Picquier, Paris, 1998. 2 Le monde du renseignement, “Drogue : succès du lobbying birman à Interpol”. 3 Le FMI et la Banque Mondiale n'interviennent plus en Birmanie et certains pays ont pris des sanctions économiques contre les généraux de Rangoon . 4 Images Asia, All quiet on the western front ?, 1998 et Karen Human Rights Group, Report 98-07 “The situation arround Ho Mong”. 5 Francis Christophe, op. cit. 6 Ibid. |
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